Clitoris à l’honneur de la Journée Mondiale de la Contraception !
Clitoris à l’honneur de la Journée Mondiale de la Contraception !

LE CLITORIS EST UN ORGANE…

qui se gorge de sang pendant la phase d’excitation sexuelle (comme le pénis d’ailleurs).  Or, en période fertile, nous sécrétons principalement des oestrogènes, qui augmentent, entre autres, la vascularisation. La vulve est d’ailleurs plus gonflée parce que le clitoris est justement plus gorgée de sang. L’érection clitoridienne et la lubrification, et donc le plaisir et l’orgasme sont plus faciles à atteindre pendant cette phase du cycle.

Par ailleurs, selon l’une des rares études sur le sujet du plaisir en lien avec la contraception Smith, Jozkowski, et Sanders (2014)

Les femmes qui utilisaient une méthode hormonale indiquaient de manière significative moins d’excitation, une fréquence plus élevée de sécheresse vaginale, moins d’orgasmes, une fréquence de plaisir plus faible et une activité sexuelle moins fréquente.

POURQUOI ?

Le problème, c’est qu’avec les contraceptions hormonales, comme la pilule, l’implant, le DIU hormonal, le patch, l’anneau etc, on se retrouve avec une dominance de progestatifs, ce qui devrait logiquement, d’un point de vue physiologique, impacter le plaisir, la lubrification, la fréquence des orgasme…

Les témoignages fréquents du terrain en consulation de planning familial naturel ou symptothermie évoquent aussi un retour de libido flagrant avec l’arrêt de contraception hormonale.

Les clitoris ClitoWitch !

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Références

Pour plus d’infos sur l’étude citée, vous pouvez lire l’article ci-dessous écrit par la Directrice d’Eden Fertilité de ses études de CAS en santé sexuelle et reproductive 2019 à l’Université de Genève et de Lausanne. 

Auteures texte d’introduction : Sarah Mathieu et Ronda Léchaire-Callahan, Eden fertilité

Référence supplémentaire : https://obstetrica.hebamme.ch/fr/profiles/3f957b8ee011-obstetrica/editions/obstetrica-5-2022

Critique d’Article : Désir et Contraception 

Module 1 : CAS en santé sexuelle et reproductive 2019  – Ronda Léchaire-Callahan, Eden fertilité

Introduction 

Au départ de ma recherche bibliographique pour ce travail était le désir de savoir s’il y a une baisse du désir/libido en lien avec la prise de contraception hormonale. En tant que formatrice en symptothermie et méthodes naturelles, j’ai régulièrement des femmes qui veulent connaître les alternatives à la contraception hormonale à cause d’un ressenti de manque de libido. Dans la définition même de la santé sexuelle, le premier composant est l’état “de bien-être physique” (OMS 2002). Je ne souhaite plus me contenter d’anecdotes de la presse ou de mes clientes, et voudrais des réponses plus claires à cette question à travers des études basées sur les preuves. 

Article : Smith, NK, Jozkowski, et KN et Sanders, SA (2014). Hormonal contraception and female pain, orgasm and sexual pleasure. Journal of sexual Medicine, 11, 462–470.

Les auteures

NK Smith et KN Jozkowski ont toutes les deux fait leur doctorat en comportement de santé à l’Université d’Indiana. Smith a également un Master of Public Health et elle a travaillé dans la planification familiale et la santé reproductive pendant plus de dix ans. Actuellement, elle fait un postdoc à l’université de Princeton où ses intérêts de recherche sont liés à la santé sexuelle des femmes et à l’utilisation de la contraception. Jozkowski est actuellement professeure adjointe en promotion de la santé communautaire et professeure affiliée en études de genre à l’Université d’Arkansas. Dans le passé, elle a travaillé au Center for Sexual Health Promotion et avec le Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction. Enfin, SA Sanders est maître de recherche et professeure principale au Kinsey Institute. Ses recherches se portent sur la santé sexuelle et reproductive.

Genre de l’ouvrage

Ce deuxième article est essentiellement  le compte rendu d’une recherche pluridisciplinaire portant sur la santé sexuelle de 1’101 femmes. Le but de l’étude était d’explorer la fonction sexuelle et les comportements des femmes en relation avec leur utilisation de méthodes de contraception hormonale en comparaison avec la contraception non-hormonale. 

Résumé analytique

En introduction, Smith, Jozkowski, et Sanders font un lien causal entre grossesses non planifiées et utilisation irrégulière ou incorrecte d’une méthode contraceptive ou non usage de méthode. Ensuite, elles suggèrent qu’une diminution de fonction ou de plaisir sexuel pourrait être un obstacle parmi d’autres à l’utilisation de la contraception hormonale selon un certain nombre d’articles qui font partie de la  bibliographie de cette étude (p. 462-3). Le lien entre santé reproductive (contraception, désir d’enfant) et santé sexuelle est alors à la base de cette étude. Smith et al démarrent leur rétrospective de recherches en soulignant que, depuis les années septantes, la recherche clinique a fait le lien entre la pilule et des effets secondaires tels que la dépression, les maux de tête, et la perte de libido ; cependant, peu de remèdes cliniques ou de recommandations existeraient pour les femmes qui en souffrent (p. 463). Quelques études spécifiques sur la santé sexuelle et la contraception hormonale sont cités dont un où les femmes signalent une diminution de l’excitation sexuelle, ainsi que du désir et de l’activité sexuels après seulement quelques mois d’utilisation de contraception orale à faible dose (Caruso et al., 2004 cité p. 463). La recherche sur le patch et l’anneau seraient limités mais les résultats de deux études suggèrent également un impact négatif sur la fonction sexuelle (p. 463). Des méthodes de contraception non-hormonale, tel que le préservatif, pourrait également réduire le plaisir, mais de façon plus facilement réversible selon Smith et al. (idem). 

Les données de la présente étude ont été collectées dans le cadre d’une étude en ligne sur la santé et la sexualité auprès de 535 femmes de moins de 51 ans ayant eu des rapports avec des hommes dans un passé récent (4 semaines ou moins). Près de la moitié avait recours à un contraceptif hormonal exclusivement ou en combinaison avec une méthode non hormonale et un peu plus que la moitié (n = 566) utilisait une ou des méthodes de contraception non-hormonales exclusivement. Des analyses de régression hiérarchique ont été menées pour examiner la relation entre l’utilisation de contraceptifs et des variables dépendantes. Après considération des variables ayant montré un impact selon des analyses bivariées – l’âge, le statut relationnel, l’exclusivité sexuelle et les enfants vivant à la maison -, les résultats avérés étaient les suivants. Les femmes qui utilisaient une méthode hormonale indiquaient de manière significative moins d’excitation, une fréquence plus élevée de sécheresse vaginale, moins d’orgasmes, une fréquence de plaisir plus faible et une activité sexuelle moins fréquente (p. 466). Cependant, selon ce même type d’analyse statistique, il n’y avait pas de différences quantitativement significatives au niveau de la fréquence d’initiation sexuelle, de la douleur ou de la satisfaction (p. 467). En comparaison, des individus d’autres études cités par les auteurs rapportent un plaisir sexuel amélioré grâce au sentiment de sécurité et de protection d’une contraception (p. 469).

Comme tout étude, celle-ci présente un certain nombre de limitations avouées par les chercheuses, tel qu’un groupe démographique restreint (majoritairement blanche et avec un haut niveau d’études). Aucune donnée n’a été collectée ni sur l’étendue ou la durée de la contraception utilisée, ni sur l’utilisation parallèle de certains types de médicaments qui pourrait impacter les résultats tels que des antidépresseurs (p. 468). Dans la discussion des résultats, les auteures ne parviennent pas non plus à donner une explication de l’origine biologique de cet impact négatif sur le fonctionnement sexuel lié aux hormones contraceptives. Par contre, quelques autres pistes sont explorées sur le plan fonctionnel. Notamment, que l’utilisation d’une méthode hormonale diminue potentiellement la lubrification vaginale naturelle ce qui pourrait, à son tour, influencer d’autres aspects du fonctionnement sexuel tels que le plaisir, l’orgasme et la satisfaction (p. 468). Une autre hypothèse proposée est celle d’une potentielle corrélation entre la confiance que fait le couple dans la fiabilité contraceptive d’une méthode hormonale et des activités moins excitantes sexuellement pour les femmes (p. ex., plus de rapports péniens – vaginaux et / ou moins temps consacré aux préliminaires ou aux caresses) (idem). Moins d’excitation, moins d’orgasmes et une diminution du plaisir pourrait avoir comme conséquence de moins en moins d’intérêt pour le sexe, ce qui peut finalement affecter la fréquence de l’activité sexuelle (idem). Le paradoxe soulevé par les auteures est significatif : la contraception hormonale serait utilisée pour permettre une plus grande plénitude sexuelle, mais aurait un certain impact négatif sur la sexualité, et peut-être par conséquence sur l’utilisation correcte et constante de celle-ci. Les auteures concluent en insistant sur l’importance du travail des professionnel-les en santé reproductive pendant les entretiens conseils. Les impacts négatifs potentiels ne devraient pas être niés et d’autres solutions trouvées, tel que le changement de méthode hormonale utilisée ou l’utilisation d’une méthode non-hormonale, ainsi que l’utilisation de lubrifiants et d’autres produits ou d’autres comportements qui améliorent l’expérience sexuelle (p. 469). 

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Analyse de l’article

N’ayant pas de parcours dans la recherche tel que les trois docteures de cette étude, je ne peux que faire confiance dans leur méthodologie qui semblent tout à fait basée sur les preuves. L’intérêt de cette étude, selon moi, réside à la fois dans son objectif d’évaluer une large éventail d’aspects de la fonction sexuelle féminine et le comportement, tout en contrôlant les différences de variables sociodémographiques. J’avais déjà imaginé que certaines de ces variables pourraient impacter le libido, alors la révélation pour moi était plutôt que les stéroïdes impactent bien plus que le libido. Directement ou indirectement, la contraception hormonale pourrait nuire à plusieurs domaines de la santé sexuelle féminine. Je rejoins les auteures dans leur conclusion : il faudrait sans doute davantage de recherches sur les domaines de la contraception, des hormones, et de la sexualité dans toute leur complexité. Et en attendant, les professionnelles doivent être honnêtes sur ces effets négatifs potentiels et pouvoir proposer d’autres solutions. Alors que le ton de l’article reste bien dans une neutralité scientifique, je trouve ces résultats alarmants. Cette étude est importante pour les professionnell-e-s de la santé reproductive et sexuelle car je ne suis pas convaincue que cette problématique soit actuellement suffisamment prise en compte ou communiquée. Dans mon expérience, beaucoup de professionnel-le-s focalise la discussion sur la fiabilité idéale (et non réelle) d’une méthode au lieu de signaler également l’impact potentiellement positif ou négatif sur la santé sexuelle de la femme ou du couple ou la santé tout court. 

Conclusion 

Avant de démarrer ce CAS, il y avait plusieurs sujets spécifiques que j’aurais souhaité approfondir. Après l’intervention de Nicolas Leuba à propos du désir hypo-actif chez les femmes, mon choix de sujet s’est porté sur le libido et la contraception hormonale. Pourquoi est-ce que le manque de désir est devenu normal pour les femmes dans DSM-5? Est-ce lié au fait que les femmes ont accepté, peut-être malgré elles, d’endosser la responsabilité de la contraception et de prendre un médicament quotidiennement qui serait peut-être à l’origine de ce manque de libido? Afin de pouvoir répondre à cette question, j’avais fait une recherche dans pubmed avec “désir/libido en lien avec la prise de contraception hormonale” en titre. J’ai trouvé une quinzaine d’articles dans des revues scientifiques sur le sujet (voir annexe). Hélas, je n’ai pu que faire l’analyse de l’un de ces articles, alors je ne serai pas encore apte à tirer des conclusions suffisantes pour ma réflexion et mes propos professionnels sur ce sujet spécifique. Néanmoins, il y avait plusieurs études mentionnées dans mes deux articles qui relatent que la contraception hormonale chez certaines femmes nuit à la santé sexuelle par son impact négatif sur le bien-être physique et mental. 

Afin d’avoir un discours précis et actuel dans nos domaines d’expertise, nous, professionnel-le-s de la santé sexuelle et reproductive avons besoin de prendre en compte la recherche basée sur les preuves. Cette recherche devrait être sans doute pluridisciplinaire avec des apports de sexologues, du corps médical, des spécialistes des sciences humaines, du social, ainsi que des spécialistes en santé sexuelle et reproductive, y compris les formatrices en fertilité consciente. Nous devons collaborer afin de trouver les réponses et des solutions face aux problématiques que nos client-e-s/patient-e-s nous apportent. 

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