Octobre Rose : Trois (03) gestes de prévention du cancer du sein
Octobre Rose : Trois (03) gestes de prévention du cancer du sein

Octobre Rose : Trois (03) gestes de prévention du cancer du sein

Alors que s’achève Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, c’est le moment de rappeler que la prévention ne se limite pas au dépistage. Certains choix peuvent avoir un impact positif sur notre santé. Qu’il s’agisse de la consommation d’alcool, de la contraception hormonale, ou de l’allaitement maternel, peuvent influencer notre santé mammaire. Voici un point complet, appuyé sur les données scientifiques les plus récentes.

La consommation d’alcool

Même à petites doses, l’alcool représente un facteur de risque bien établi du cancer du sein,  un risque dont nous pouvons toutes et tous avoir conscience pour mieux agir.

Lien entre alcool et cancer du sein : un constat clair

Selon les données scientifiques issues de l’IARC Monographs, Vol. 100E (2012) et du WCRF Global Report (2024), chaque verre d’alcool quotidien (environ 10 g d’éthanol) augmente le risque de cancer du sein de 7 à 10 %.
Et cela, même à faible dose. Ce lien est aujourd’hui solidement établi : il ne s’agit pas d’un effet réservé aux fortes consommatrices, mais bien d’un risque qui croît avec chaque verre supplémentaire.

Les mécanismes en cause

L’alcool agit sur l’organisme à plusieurs niveaux :

  • Augmentation des taux d’œstrogènes circulants, favorisant la prolifération de certaines cellules mammaires.
  • Production d’acétaldéhyde, un métabolite reconnu comme cancérogène.
  • Stress oxydatif et dommages à l’ADN, qui peuvent altérer les cellules au fil du temps.                                                                                                         Ces mécanismes biologiques expliquent pourquoi la consommation d’alcool, même modérée, peut influencer le développement de cancers hormonodépendants comme celui du sein.
Un message simple : “moins, c’est mieux”

Face à ces constats, les experts de santé publique sont unanimes :
Le risque le plus sûr, c’est celui que l’on évite.

La recommandation clé est d’adopter la règle du “moins c’est mieux” :

  • Limiter au maximum la consommation d’alcool,
  • Éviter la consommation quotidienne,
  • Et instaurer régulièrement des journées sans alcool

Il ne s’agit pas de culpabiliser, mais de donner à chacune les clés d’un choix éclairé, en connaissance de cause.

La Contraception hormonale : un risque à nuancer

Les études scientifiques montrent que l’utilisation de contraceptifs hormonaux combinés (contenant œstrogène et progestatif) est associée à une légère augmentation du risque de cancer du sein, en particulier pendant la période d’utilisation et dans les années qui suivent l’arrêt. L’étude de référence, publiée par le Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer dans The Lancet (2017), a mis en évidence un risque relatif d’environ 1,20 chez les utilisatrices actuelles.
Autrement dit, il s’agit d’une augmentation modérée du risque, qui reste à replacer dans le contexte global de la santé et du mode de vie de chaque femme.

Un risque réversible

La bonne nouvelle ? Le risque revient progressivement au niveau des femmes non utilisatrices environ 5 à 10 ans après l’arrêt de la contraception hormonale. Autrement dit, l’effet observé est transitoire et ne persiste pas tout au long de la vie.

Des bénéfices bien établis

Il est également important de rappeler que les contraceptifs hormonaux ne présentent pas que des risques.
Ils offrent plusieurs bénéfices démontrés, notamment une réduction du risque de cancers de l’ovaire, de l’endomètre et du côlon.
Ces effets protecteurs sont bien documentés et doivent être pris en compte dans toute évaluation du rapport bénéfice/risque.

Le choix du contraceptif : une décision personnelle et informée

Le choix d’une méthode contraceptive doit être individualisé.
Il dépend de nombreux facteurs :

  • l’âge,
  • les antécédents familiaux,
  • le profil hormonal et métabolique, mais aussi
  • les valeurs et préférences personnelles de chaque femme. 

Une information claire, honnête et bienveillante sur les bénéfices et les risques est indispensable pour permettre à chacune de faire un choix aligné avec sa santé et son mode de vie.

L’allaitement maternel : un facteur protecteur démontré

De nombreuses études épidémiologiques le confirment : les femmes qui allaitent ont un risque plus faible de développer un cancer du sein, surtout lorsqu’elles allaitent sur une durée cumulée de plus de 6 à 12 mois au cours de leur vie reproductive.

Pourquoi cet effet protecteur ?

Plusieurs mécanismes biologiques expliquent ce rôle bénéfique :

  • Une réduction de l’exposition cumulée aux œstrogènes, ces hormones qui stimulent la croissance de certains types de cellules cancéreuses du sein.
  • Une élimination naturelle de cellules mammaires potentiellement altérées pendant la lactation.
  • Une différenciation complète du tissu mammaire, qui devient alors moins vulnérable aux transformations cancéreuses.

Ces processus physiologiques participent à renforcer la santé mammaire, tout en soutenant le lien unique entre la mère et l’enfant.

Un geste soutenu par la recherche internationale

Selon le World Cancer Research Fund (WCRF, 2024), chaque période d’allaitement de 12 mois réduit le risque de cancer du sein d’environ 4 à 5 %. Un effet significatif qui s’ajoute à d’autres habitudes de vie protectrices, comme la limitation de la consommation d’alcool ou le choix d’une contraception adaptée.

Respecter chaque parcours

Promouvoir et soutenir l’allaitement, oui;  mais dans le respect du choix et du vécu de chaque femme. L’allaitement n’est pas toujours possible ou souhaité, et il ne doit jamais être source de pression. L’essentiel est d’être informée, accompagnée et libre dans ses choix de santé.

En conclusion

Clôturer Octobre Rose, c’est aller au-delà des rubans et des campagnes de dépistage. C’est aussi se rappeler que la prévention du cancer du sein se joue au cœur du quotidien, dans nos habitudes, nos choix et notre rapport à notre corps.

  • La consommation d’alcool, même modérée, reste un levier de prévention simple à maîtriser,
  • la contraception hormonale demande un accompagnement personnalisé,
  • et l’allaitement peut protéger durablement les tissus mammaires.                                                                                 

Informer, soutenir et respecter les choix de chacune c’est cela aussi, l’esprit d’Octobre Rose : faire de la connaissance et de l’écoute nos meilleurs outils de santé.

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